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Archéologie française : le Hcéres publie son 1er rapport de synthèse et prospective disciplinaire

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Le Hcéres a publié, mardi 21 mai, un rapport de synthèse et de prospective de l’archéologie française. « Évaluation transversale » d’un domaine disciplinaire, ce rapport est le premier du genre réalisé par le Hcéres.

À la demande conjointe du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et du Ministère de la culture, le Hcéres livre un rapport de synthèse et de prospective assorti de propositions pour accroître le rayonnement international et la visibilité de la recherche française en archéologie. Invité à introduire la présentation de cette publication, Michel Zink, secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre de l’Académie française, a tenu à souligner que ce rapport lui avait  permis de prendre encore plus la mesure de la place éminente  de l’archéologie française dans le monde.

Fruit des travaux menés par un comité de 9 personnalités françaises et étrangères, présidé par Henri-Paul Francfort, et coordonné par Claudio Galderisi, ce rapport présente une caractérisation des 102 unités de recherche du secteur archéologique français, couvrant l’intégralité de l’empan chronologique et des aires géographiques concernées. Ont également fait l’objet de cette synthèse les diverses approches théoriques et méthodologiques de la discipline. « Pour tirer le meilleur parti des résultats des évaluations réalisées par des pairs, nous avons inventé une méthodologie nouvelle » indique Pierre Glaudes, directeur du département d’évaluation de la recherche du Hcéres. 

Accordant une large place à la concertation avec la communauté scientifique et les parties prenantes, le comité s’est ainsi appuyé sur :

  • les évaluations de ces unités et leurs synthèses réalisées par le Hcéres aux cours du dernier cycle complet d’évaluations (de 2014 à 2018) ; 
  • les auditions des principaux acteurs de la recherche archéologique ;
  • Les rapports de conjonctures fournis par le CNRS et le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ainsi que les principales sources de la littérature « grise ».

Le rapport a été complété  par une prospective qui a permis d’identifier les interactions environnementales et les coopérations scientifiques favorables à une politique de partenariats nationaux et internationaux.

Il est accompagné en annexe d’une analyse bibliométrique de la production française en archéologie réalisée par l’Observatoire des sciences et techniques.

En conclusion de ce rapport, le comité souligne notamment la position scientifique remarquable de l’archéologie française dans le contexte international, l’organisation efficace et les collaborations diversifiées de la discipline et le nombre significatif (plus de 4 000) des personnes investies dans la recherche archéologique française.

« L’archéologie française dispose d’un potentiel exceptionnel à préserver et à développer, notamment à l’international. Son avenir se trouve dans le renforcement entre ses dimensions épistémique traditionnelle et scientifique » avance Henri-Paul Francfort.

 « Ce rapport contribuera au rayonnement et à la visibilité accrus des sciences archéologiques », assure Michel Cosnard, qui ajoute « premier du genre à envisager une discipline dans sa globalité, il sera suivi par deux nouvelles productions à paraître en 2020 sur les mathématiques, d’une part, sur le génome et l’épigénome, d’autre part ».

 

ZOOM SUR …

  • Consulter le rapport de synthèse et prospective de l’archéologie française
    Ce rapport est organisé en 4 parties :
    • 1) Historique du développement de la recherche archéologique française ;
    • 2) Présentation des tutelles et acteurs encadrant la discipline ; Caractérisation de l’ensemble du secteur archéologique français ;
    • 3) Panorama de la discipline enrichi à partir de la littérature grise et de documents officiels ;
    • 4) Prospective sur la place internationale de la recherche archéologique française
  • Les 9 membres du comité de synthèse et prospective de l’archéologie française
    Coordonné par Claudio Galderisi, Professeur de langues et littératures françaises du Moyen Âge (Université de Poitiers) et conseiller scientifique au Hcéres, le comité était composé de :  
    • Béatrice André-Salvini, conservateur général du Patrimoine ;
    • Brigitte Boissavit-Camus, professeur en archéologie et histoire de l’art du Moyen Âge – Université Paris Nanterre ; 
    • Ursula Brosseder, spécialiste des âges du bronze et du fer en Asie intérieur, directrice d’un programme de recherches de terrain en Mongolie ;
    • Marie-Brigitte Carre, chargée de recherche hors classe au CNRS ;
    • Pascal Depaepe, archéologue, directeur régional Hauts-de-France de l’INRAP ;
    • Hubert Forestier, professeur de préhistoire au Muséum National d’Histoire Naturelle, membre de la Commission des fouilles archéologiques à l’étranger
    • Henri-Paul Francfort, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur émérite du CNRS, président du comité ;
    • Jean Guilaine, ancien directeur de recherche au CNRS, professeur émérite au Collège de France et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ;
    • Philippe Walter, physico-chimiste spécialisé dans l’étude des matériaux du patrimoine culturel, directeur de recherche au CNRS.

Chiffres clés

  • 102 unités de recherche répertoriées et caractérisées ;
  • Plus de 4 000 personnes investies dans la recherche archéologique ;
  • 18 entretiens menés avec des responsables et acteurs de la recherche archéologique française.

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